Sexisme, harcèlement… une déléguée pour les bannir du lieu de travail

Catherine Jannet, déléguée à la lutte contre le sexisme de l'Atir, pour appliquer la loi du pays de mai 2023.

Sexisme, harcèlement… une déléguée pour les bannir du lieu de travail

Déléguée à la lutte contre le sexisme et le harcèlement : c’est le rôle que l’Atir a confié à Catherine Jannet, PhD. L’association se conforme ainsi à la loi du pays favorisant l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, votée en Nouvelle-Calédonie le 26 mai 2023.

Le code du travail néocalédonien inclut désormais des dispositions pour lutter contre le sexisme : les articles Lp 115-9 et suivants, issus de la loi du pays n°2023-3 du 26 mai 2023. En particulier, à partir de onze salariés, les entreprises doivent désigner au moins un·e délégué·e à la lutte contre le sexisme au travail (DLS). Ce ou cette délégué·e devra aussi prévenir le harcèlement, moral et sexuel dans la structure.

À l’Atir, c’est Catherine Jannet, docteur en psychopathologie-neurosciences et criminologue, qui s’est vu confier cette mission. Comment l’articulera-t-elle ? « Nous allons agir selon trois axes, répond-elle. Premièrement, la lutte contre le sexisme, les stéréotypes de genre, la discrimination ; deuxièmement, l’égalité de rémunération. Enfin, le soutien à la parentalité. »

Le sexisme n’apporte rien à personne

Lutter contre le sexisme, c’est d’abord prévenir tout agissement qui porte atteinte à la dignité de quelqu’un, en raison de son sexe. L’Atir place les violences faites aux femmes en première ligne dans la mission de Catherine. « Le DLS évalue la matérialité des faits et oriente les salariés concernés vers les acteurs spécialisés, explique-t-elle. Si les autorités nous informent de l’ouverture de procédures judiciaires, nous appliquerons le régime de protection aménagé pour les victimes et témoins d’actes répréhensibles. »

L’Atir diffusera une vidéo sur le rôle du DLS auprès de ses collaborateurs. Désormais, elle affiche dans ses unités de dialyse les articles du code pénal relatifs aux atteintes à la dignité de la personne (L 225-1 et suivants). « Nous distribuerons un questionnaire anonyme pour évaluer le vécu des salariés dans l’entreprise », ajoute Catherine.

 

Un combat qui contribue à améliorer la qualité des relations au travail

Pourquoi le rôle de DLS échoit-il à Catherine Jannet ? Parce qu’il est compatible avec sa fonction de responsable de la santé et de la qualité des relations au travail de l’Atir. En effet, l’association, soucieuse de favoriser la cohésion de ses équipes et une bonne qualité de vie professionnelle, a créé ce poste il y plusieurs années. À ce titre, Catherine introduit des outils innovants, pour accompagner les soignants : ainsi du training autogène, protocole de relaxation efficace dans le soin douloureux (voir notre encadré).

À l’Atir, les infirmiers apprennent la relaxation hypnotique

Catherine Jannet forme les soignants de l'Atir au training autogène, méthode de relaxation thérapeutique utile pour soulager la douleur des patients.

Grâce à la formation de Catherine Jannet, responsable de la santé au travail, les infirmiers de l’Atir peuvent proposer aux patients dialysés un training autogène, méthode de relaxation thérapeutique douce.

Catherine Jannet est certifiée, depuis presque trente ans, pour le training autogène, méthode de relaxation thérapeutique développée dans les années 1930. Elle initie les soignants de l’Atir qui le souhaitent à cette méthode douce, fondée sur l’auto-hypnose.

« L’autohypnose entraine une modification de conscience dite hypnotique, explique la responsable de la santé et de la qualité des relations au travail. Elle aide à dominer ses émotions et éloigner la sensation douloureuse, en focalisant l’inconscient sur d’autres ressentis somatiques. Pour autant, elle ne fait pas perdre le contact avec la réalité. »

Le binôme soignant-patient en toute maîtrise de soi

Depuis trois ans, Catherine forme les infirmiers de l’Atir , sur la base du volontariat. Ils expérimentent d’abord la relaxation hypnotique sur eux puis la proposent aux patients dialysés. « Le binôme soignant-patient, au fur et à mesure qu’il pratique, acquiert confiance, détente, maitrise de soi et améliore la prise en charge de la douleur. Tout le monde y gagne », assure Catherine.

Par conséquent, depuis plusieurs mois, l’Atir associe cette pratique à des remèdes médicamenteux contre la douleur. Pour ne négliger aucun outil – à l’efficacité clinique avérée – susceptible de soulager le patient.